mercredi 19 octobre 2011

Ajouter une dizaine

Cette semaine, un élève me demande: "Madame, comment on se sent quand on ajoute une dizaine à son âge?"

Mon premier instinct voulait lui répondre en criant: "C'EST PAS UNE DIZAINE QUE J'AJOUTE! C'EST JUSTE UNE UNITÉ! T'ES BEN POCHE EN MATH!"

Ma vraie réponse, plus politiquement correcte: "Bah, tu sais, c'est juste une journée de plus, je vieillis pas mal tous les jours..."

Je suis officiellement devenue une adulte avec cette réplique. J'ai simili-menti à un enfant pour ne pas qu'il développe un complexe, dans mon cas, celui de vieillir. Mais pire encore, j'ai réalisé que je n'aimais pas du tout vieillir. J'aime croire (et surtout faire croire) que je suis très confortable avec qui je suis, avec ce que je suis devenue, et tout le tralala... Pourtant, l'approche du chiffre rond de la trentaine m'oblige à me questionner sur toutes sortes de domaines existentialistes.

Suis-je rendue où je l'aurais voulu à cet âge?

Ai-je accompli ce que je souhaitais?

Fais-je les bons choix quant à ma profession, mon couple, ma vie quoi?

À chaque question, j'ai la même réponse: "iiiiiish, je sais pas...." Mais malgré tout, je crois que c'est normal, qu'on romance la trentaine quand on a 20 ans. On se voit avec la grosse job, le mari, la famille, la maison en banlieue... À vrai dire, sur toutes les personnes que je côtoie, une seule est arrivée à tout ça. Je fais donc partie de la moyenne; ça rassure un peu.

Je me dis aussi que je vais pouvoir mettre cette réflexion sur la glace... Jusqu'à mes 35 ans...

Maudit que j'aime pas les multiples de 5.